Pourquoi le capital sexuel n'est-il pas plus connu ?
Résumé : la notion de capital sexuel crée une inégalité plus forte entre les femmes et les hommes. Elle induit aussi des considérations morales. Les sociétés actuelles pro-féministes tendent à diminuer ou nier l'intérêt du capital sexuel d’une personne comme une notion sociologique valable.
Tout d’abord, les disciples du sociologue Pierre Bourdieu pensent qu’il n’est pas nécessaire de distinguer le capital sexuel en raison d’un fait simple : le capital sexuel est plus visible chez la femme que chez l'homme.
Cette notion crée donc une distinction entre les hommes et les femmes, ce qui pose de nombreux problèmes de raisonnements sociologiques, philosophiques ou politiques.
Chez la femme, le capital sexuel n’est pas contrôlé par le statut social ou la classe sociale.
Une très belle femme pourra se mettre en valeur et plaire aux hommes d’un statut sociale ou d’une classe sociale nettement supérieure. Ce fait est observable régulièrement mais aussi visible dans la culture populaire.
Le film Pretty Woman présente ce cas : une belle femme, très pauvre, doit se prostituer et fini par plaire à un bel homme plus riche. Elle possède un capital sexuel important et la fin de l’histoire est un cas d’hypergamie évident. C’est sans doute pour cela que le film est apprécié chez beaucoup de femmes : inconsciemment ou non, elles pensent que c’est possible.
Les hommes ont donc tendance à rejeter l’existence d’un capital sexuel également pour éviter d’admettre pouvoir être manipuler par le physique d’une belle femme.
L’erreur est donc de croire que le capital sexuel est une manipulation : en fait, c’est dans la nature des hommes d’être attirés par les belles femmes et c’est dans la nature des femmes d’user de leurs charmes pour attirer des hommes de valeur (voir aussi l’hypergamie).
Les femmes qui sont “trop belles” sont alors décrites ou assimilées à des imbéciles par les hommes (souvenez-vous des blagues sur les blondes).
Pourtant, les principales religions reconnaissent le capital sexuel des femmes et son pouvoir. Elles demandent de voiler les femmes et de ne pas découvrir leur peau pour ne pas inciter les hommes à poser un regard sur elles.
Enfin, la reconnaissance véritable et ouverte d’un capital sexuel chez la femme pourrait amener à une nouvelle pensée autour de la prostitution : la femme pourrait demander à exercer librement le droit d’exploiter son capital sexuel contre de l’argent.
Il y a donc toujours débat moral et philosophique autour de ce sujet.
Le principal rejet de la notion de capital sexuel chez l’homme vient des groupes féministes.
C’est assez intéressant comme fonctionnement, puisque ces groupes se battent pour l’égalité entre les hommes et les femmes.
Il s’agissait au départ d’égalité des droits (droit de vote, droit de conduire une voiture, droit de travailler) et des chances (pouvoir faire le même travail qu’un homme, avoir le même salaire).
Mais rapidement, la lutte a évolué vers quelque chose qui vient nier certains attributs masculins, dont le capital sexuel.
Contrairement à une femme qui possède un capital sexuel largement lié à son physique, le capital sexuel d’un homme est plus complexe et tient compte de différentes choses plus complexe à identifier et quantifier. Mais, le physique reste important.
Ainsi, lorsqu’une célébrité dans la force de l’âge se marie avec une jeune femme séduisante qui a 20 ans de moins que lui, toute sorte de noms d’oiseau et de commentaires sont fait sur ce couple :
On ne reconnait donc pas la capacité des deux personnes à avoir exploité eu mieux leur capital sexuel : la femme a réussi à épouser un homme de valeur et l’homme à épouser une très belle femme.
Lorsque l’on a une démonstration vivante de l’existence et du fonctionnement du capital sexuel, on nie intégralement.
Une autre forme de rejet, très présente chez l’homme et dans la croyance populaire, consiste à penser qu’il y a une personne qui nous correspond quelque part et qu’on finira par la trouver pour se mettre en couple avec et fonder une famille.
C’est le mythe du “reste toi-même et tu trouveras une copine”.
L’idée est que l’on a pas besoin de changer pour trouver quelqu’un. Quelque part, on ne nie pas qu’on possède un capital sexuel, mais on nie qu’on peut avoir une influence sur celui-ci : en faisant du sport, en s’habillant mieux, en gagnant plus d’argent, etc.
Le dernier problème qui vient, pour le coup, réellement bousculer la notion de capital sexuel et de SMV (sexual market value) est que ce concept n’est pas universel.
En effet, une femme ne sera pas considérer belle par toutes les cultures présentent sur Terre. Il y a des civilisations qui préfèrent les femmes rondes, d’autres les femmes maigres, d’autres les femmes noires, etc.
Il n’est donc pas adaptable de la même manière partout.
S’il s’agit d’un problème de définition et lié à la recherche universitaire, cela ne signifie pas pour autant qu’on ne peut pas déterminer les critères qui font le capital sexuel dans notre propre culture.
Après tout, on a des classements occidentaux pour les femmes et les hommes les plus sexy de l’année.